La santé de Limoilou avant tout : pour en finir avec la pollution

À 13 jours de l’élection, Magie! Magie! Le Bruno Marchand découvre soudainement ce que les citoyens de Limoilou réclament depuis des années : sortir l’incinérateur du quartier.

Nous sommes 100 % d’accord avec cet objectif. Mais attention à la manœuvre électorale : on nous parle d’un déménagement dans 10 ou 15 ans, sans échéancier clair ni plan de transition. C’est une promesse électorale de dernière minute qui vise quoi? Déplacer l’incinérateur de 1 km, est-ce que ça changera vraiment nos enjeux de santé publique en ce moment dans Limoilou?

En attendant 2040, il faut améliorer la qualité de l’air MAINTENANT, et pas que! Voici comment…

La santé publique doit passer avant les intérêts industriels ou politiques. Quand la qualité de l’air et de l’environnement est compromise, c’est directement la vie, la santé et l’espérance de vie des citoyens qui sont en jeu. La santé des citoyen(ne)s, ce n’est pas négociable.

1. Observatoire scientifique indépendant sur la pollution


« On ne peut pas améliorer ce qu’on ne contrôle pas, et on ne peut pas contrôler ce qu’on ne peut mesurer. »

Polluer notre air, c’est carrément empoisonner les citoyens. Les études sont claires : la pollution par les particules fines (PM2.5) est directement liée à l’augmentation des cas d’asthme, de maladies cardiovasculaires et de cancers du poumon. Elle réduit l’espérance de vie et frappe plus durement les quartiers déjà vulnérables, comme Limoilou.

Je m’engage à ce que la Ville finance la mise en place d’un observatoire scientifique indépendant sur la pollution de l’air, de l’eau, du sol, du bruit, etc., ce qui inclut un soutien à RevolvAir pour maintenir et améliorer ses activités de surveillance et d’analyse, notamment à travers des projets tels que Limoil’Air.

Cet observatoire permettra de :

  • Surveiller, analyser et diffuser des données scientifiques et indépendantes sur la pollution de l’air, de l’eau, des sols et du bruit.
  • Publier des études indépendantes accessibles à tous pour documenter l’état réel de l’environnement.
  • Soutenir les groupes locaux en leur fournissant des données crédibles, des outils d’interprétation scientifique et un appui technique dans leurs démarches publiques, médiatiques ou juridiques, tels que le Collectif Canari, la Table citoyenne Littoral Est, etc.
  • Donner une voix forte et indépendante à la population locale auprès des institutions municipales et provinciales.
  • Maintenir une gouvernance transparente, locale et indépendante, libre de toute influence politique ou industrielle.

De plus, je m’engage à faire pression sur le gouvernement du Québec :

  • pour l’adoption de normes sur les particules fines (PM2.5) plus crédibles, dont une annuelle ;
  • pour que les municipalités aient le droit d’adopter des règlements locaux imposant des plafonds plus bas de pollution de l’air.

Voici le tableau comparatif clair entre le Québec, l’OMS et la norme canadienne (CCME) :

Norme

Québec (Q-2, r.4.1)

OMS (2021)

Canada (CCME)

PM2.5 – Annuelle

Aucune norme

5 µg/m³

8,8 µg/m³

PM2.5 – 24 h

30 µg/m³ (20 µg/m³ valeur additionnelle)

15 µg/m³ *

27 µg/m³

* ne doit pas être dépassée plus de 3 à 4 jours par an

2. Renforcer la surveillance municipale de l’air à Limoilou

Des projets comme Limoil’Air permettent déjà de mesurer les particules fines, mais il ne s’agit que d’un seul type de polluant, alors qu’il en existe des dizaines (voir l’Annexe K du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère).

Actuellement, la Ville de Québec n’a qu’une seule station permanente de surveillance de la qualité de l’air de Limoilou et cette station est complétée par deux autres temporaires pour des études spécifiques. Ces dispositifs ne couvrent que certains polluants et ne suffisent pas à assurer un suivi complet et continu.

Je m’engage à ce que la Ville renforce cette couverture locale en ajoutant des stations permanentes de surveillance dans les quartiers les plus exposés, afin de garantir une vigilance continue et une meilleure protection de la santé des citoyens.

3. Moderniser l’incinérateur avec des technologies propres (pyrogazéification)

L’incinérateur de Québec est aujourd’hui l’une des principales sources de pollution de l’air dans notre ville. Ses émissions de particules fines et de substances toxiques affectent directement la santé des citoyens, en particulier dans les quartiers environnants.

Je m’engage à ce que la Ville oriente ses investissements vers la modernisation de l’incinérateur, afin de réduire drastiquement ses impacts environnementaux et sanitaires.

Cela passe notamment par l’intégration de technologies de pointe comme la pyrogazéification, qui permettent de :

  • Chauffer les déchets en milieu pauvre en oxygène plutôt que de les brûler directement, réduisant ainsi la formation de particules fines, de dioxines et de furanes ;

  • Transformer les déchets en un gaz de synthèse (syngas) pouvant être valorisé en énergie (chaleur, électricité) avec un meilleur rendement et des rejets beaucoup plus propres ;

  • Prolonger la durée de vie de l’incinérateur tout en améliorant son acceptabilité sociale et environnementale.

Cette technologie n’est pas qu’une idée théorique : elle est déjà utilisée dans plusieurs pays, notamment au Japon, où des villes comme Takasaki l’emploient pour traiter les déchets ménagers tout en produisant de l’énergie plus propre, démontrant que c’est une alternative crédible et durable à l’incinération classique.

Je m’engage également à ce que la Ville finance une étude indépendante et transparente sur la faisabilité de la pyrogazéification et des autres technologies propres, afin de définir un plan clair de transition vers une gestion des déchets qui protège réellement la santé publique.

4. Agir contre la pollution par le bruit

En plus de l’observatoire, la Ville peut faire plus en matière de bruit, notamment concernant le bruit industriel ou lié à des travaux civils.

Il n’existe pas de données ouvertes sur le bruit et les mesures sont largement insuffisantes.

De plus, pour les bruits liés aux véhicules automobiles, les agents de la paix disposent d’un nombre d’instruments de mesure nettement insuffisant.

Je m’engage à ce que la Ville :

  • finance l’acquisition d’équipements supplémentaires pour permettre aux agents de contrôler efficacement les nuisances sonores (motos, voitures modifiées, camions lourds, etc.) ;

exige la publication en données ouvertes des constats et mesures de bruit répertoriés par la Ville.